Face-à-face avec UNIA dans la Tribune de Genève
La Tribune de Genève a organisé ce jour un face-à-face faisant intervenir un membre des syndicats et un représentant patronal dans le cadre du renouvellement de la Convention collective cadre dans le commerce de détail à Genève. Voici notre intervention :
"Il faut être deux pour négocier
Il faut être deux pour négocier. Avec la volonté d’avancer pour aboutir à un compromis acceptable. Genève détient la palme suisse des compromis mis en place entre partenaires sociaux. Et cela depuis des décennies. Ce canton a toujours fait preuve d’imagination et d’écoute pour créer des solutions novatrices et uniques en Suisse.
En 2002, le partenariat a permis de concevoir une convention pour le commerce de détail en tenant compte des désirs syndicaux et patronaux. Dans un domaine aussi concurrentiel que la vente de biens à la consommation, l’adaptation de tous types de magasins aux réalités économiques et à la demande des clients est une nécessité fondamentale pour survivre et assumer pleinement son rôle d’employeur. L’évolution de certaines heures d’ouverture, à la hausse comme à la baisse selon le jour, ne doit pas occulter le fait qu’une entreprise satisfaite de son personnel fera tout ce qui est en son pouvoir pour le conserver.
Les syndicats reprochent au patronat de ne pas avoir entamé les négociations en ce début d’année et surenchérissent qu’ils n’ont pas de concessions à faire. Quand on revendique une position si arrêtée, quelle raison reste-t-il pour se réunir autour d’une table? Je rappelle que pendant le premier semestre 2010, des négociations ont eu lieu, d’importantes avancées pour le personnel de vente ont été trouvées (notamment éviter le fractionnement du travail pendant la même journée), sans parler de la mise en place d’inspecteurs pour renforcer l’application de la CCT. Mais cet accord réalisé par la commission de négociation a été balayé lors de l’assemblée générale des membres de syndicats de la branche. Tout aussi incompréhensible, cette volonté syndicale de reconduire pour une période de six mois la CCT actuelle et par là même de s’épargner le temps nécessaire à esquisser des solutions non dogmatiques.
Il faut savoir que la CCT actuelle ne s’applique qu’aux entreprises dont le nombre d’employés est égal ou supérieur à trois; il y a donc beaucoup d’entreprises qui n’y sont pas soumises. C’est le nombre de signataires qui définit ce quota. Si nous n’arrivons pas à ce jour à soumettre l’ensemble du personnel, c’est bien à cause des syndicats qui se mettent à dos des sociétés déjà soumises à des conventions d’entreprise ou de branche qu’elles respectent. A cela s’ajoute que les syndicats, lors des négociations, ne cherchent pas de consensus qui permettrait d’obtenir plus d’entreprises signataires.
La recherche de conflits des syndicats a pour unique but de faire adhérer plus de membres; c’est sûrement à ce jour le seul point commun avec les commerces : générer du chiffre d’affaires pour payer son personnel…
Yves Menoud - Directeur de la FAC"
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